En cette journée, et même cette semaine en fait, moi et ma collègue publions, depuis 3 ans, des coups de soleil littéraires des membres du personnel et des élèves. Avec l'été qui viendra bien plus vite qu'on le pense, nous trouvions bons d'avoir les suggestions de tout le monde pour profiter des rayons uvb et uva.
Cette année, nous avons décidé d'y faire un ajout. Pourquoi pas demander à nos "coups-de-soleiliens" de venir nous en parler. De nous jaser de leurs habitudes de lecture, de lecteur.
Depuis, lundi, sur la petite scène que nous avions installée dans notre bibliothèque, ils se sont succédés, tour à tour, pour nous raconter leurs histoires. Par réserve, par manque de temps (ils étaient une vingtaine au moins à passer) je n'ai pas pu raconter mes histoires.
Alors en exclusivité exclusive pour vous chers lecteurs antubiotiques, voici mon histoire de lecteur (et heureusement, j'aurai plus de temps et de lignes pour raconter tout ça).
Retournons au temps de jadis, là où on ne s'inquiètait pas de savoir si le CH allait faire ou non les séries, au temps où Internet n'était encore une idée vague et où les toupets crépés étaient un peu trop à la mode, bref, le temps où l'on m'apprit à lire.
Avant l'école primaire ... à part jouer ... je ne me souviens pas de grand chose. J'imagine que j'ai dû voir, effleurer quelques livres ... du genre Pikou le hérisson à la découverte de son jardin.
L'école primaire. Ah vénérables découvertes que ces Quick et Fluke et Garfield savamment cachés dans le coin de la bibliothèque de l'école (au tapis vert douteux) au fond à droite juste après les Martine et les livres de Monsieur Séguin. Des heures caché là à les lire et relire. Boule et Bill, Astérix, Tintin, Gaston aussi. Rien de plus ... à cette époque ... Un roman c'est quoi un roman ?? Ca tu des images ? Éventuellement, j'ai migré vers le coté gauche de la micro-bibliothèque de mon école ... pour trouver les documentaires. Je me souviendrai toujours du livre emprunté, perdu, chicané-à-cause-de et finalement retrouvé dans les rayons de la bibliothèque (faites de planches et de briques) de la maison. Vous voulez savoir ? C'était un livre sur les hamsters ... Mon père m'avait aussi abonné à VideoPresse. C'était parfait ... pleins d'images. Je pouvais tourner les pages sans me poser trop de questions.
L'école secondaire. Mêmes questions qu'au primaire ... un roman c'est quoi un roman ?? Ça tu des images ? Cependant, mon père (grand lecteur qu'il était, le soir dans son fauteuil avec ses écouteurs sur les oreilles, la radio au 100,7) avait toujours la bonne idée de m'emener régulièrement à la bibliothèque de la ville qui, par bonheur, était à la même place que l'arena (ô yes, si cé trop long à la bibli, je peux aller rêver en regardant les autres jouer au hockey !).
J'empruntais des livres. Ça je m'en souviens bien, mais lisais-je vraiment ? Le seul livre de tout mon secondaire, dont j'ai le souvenir de l'avoir vraiment lu, vrai de vrai pour vrai, c'est Khéops. Un récit biographique sur un chien pisteur. Je me souviens d'avoir vaguement lu des Stephen King, des Ruth Rendell (en 2e secondaire) mais en bout de ligne, comme ils avaient trop de pages ... et pas d'images non plus, je tournais les pages plus pour me faire du vent que de découvrir ce qu'elles contenaient vraiment. Au dernier jour de 5e secondaire, c'est toujours don'plate lire ... sauf peut-être le cahier des sports de La Presse.
Cependant, il y a eu un déclic. Petit mais qui allait avoir des répercussions immenses sur les prochaines années. Dans la classe de français (salut G. G.), il était afficher sur la grande armoire métallique les droits imprescriptibles du lecteur qu'avaient élaboré Daniel Pennac. Révélation ! On pouvait aimer lire mais sauter des pages. On pouvait aimer lire mais ne pas le terminer. On avait même le droit de pas lire. Révélation vous dis-je. Pour une fois que je lisais quelques choses qui me ressemblait, qui me parlait à moi le lecteur endormi. J'allais éventuellement me le taper avidement au cégep.
Arrive ce cégep donc ... Encore et toujours des livres obligatoires à lire ... et qui dit obligatoire dans mon cas à cette époque, dit long et plate.
Je me souviens de Fanfan ... pas mal ... la Route au tabac ... zzzzzz ... Des souris et des hommes ... ah tiens pas mal ... La fée carabine ... que diable était-ce ? mais pourtant supportable. Des pièces de théâtre aussi, mais rien de bien bien marquant. Pourtant, je me souviens à la fin de la 2e session, la coop du cégep a fait une grande vente. 50% sur tous les livres. J'y ai fait une razia (dont Comme un roman de Pennac) : des romans, des livres de philo, de la poésie, des pièces de théâtre. De quoi garnir l'unique tablette de mon gigantesque petit 1 et demi. Il me restait à les lire ... Chose que je ne fis pas vraiment. La poussière a tranquillement commencer à s'accumuler sur les tranches. Par contre, les 10 droits croupissaient toujours dans ma tête secrètement retranchés dans un coin de mon cerveau.
Arrive l'intermède universitaire (puisque je "retourna" au cegap) ... Encore des lectures toutes aussi inintéressantes les unes que les autres mais comme il semble que ce soit un mal nécessaire, je me les tapais d'une oreille.
Arrive cependant le moment où une de mes amies m'offre un livre ... Un quoi ?
Un livre ... La liberté n'est pas une marque de yogourt de Pierre Falardeau. Cool ... J'ai toujours été un fan de Falardeau ... J'imaginais donc qu'en plus de faire de bons films, il écrivait pas pire. Je l'ajoute à ma bibliothèque. Et il a fini par faire comme les autres, soit jaunir et accumuler la poussière. Jusqu'au jour où, la session universitaire s'est terminée et que j'ai eu du temps à perdre durant mes heures de diner du boulot. Lire ? Pourquoi pas ? Le livre de Falardeau ... ce serait peut-être pas pire ... Y'a des images ...
Je m'y suis plongé et grand déclic dans mon cerveau. J'étais capable de lire des livres pour le simple plaisir de lire, de m'évader quelques minutes, quelques heures. Je pouvais les choisir, les renier au besoin ou les rejeter tout bonnement. J'avais le choix. Enfin.
Depuis ce jour, je lis vraiment, ca fait quoi à peine 10 ans. Et je travaille avec les livres quotidiennement dans ma p'tite mais très chouette bibliothèque d'école secondaire.
Et je ris toujours quand j'entends de mes élèves qui lèvent le nez sur les livres ... ils changeront peut-être d'avis ... mais ils ne le savent pas encore ...
L'école secondaire. Mêmes questions qu'au primaire ... un roman c'est quoi un roman ?? Ça tu des images ? Cependant, mon père (grand lecteur qu'il était, le soir dans son fauteuil avec ses écouteurs sur les oreilles, la radio au 100,7) avait toujours la bonne idée de m'emener régulièrement à la bibliothèque de la ville qui, par bonheur, était à la même place que l'arena (ô yes, si cé trop long à la bibli, je peux aller rêver en regardant les autres jouer au hockey !).
J'empruntais des livres. Ça je m'en souviens bien, mais lisais-je vraiment ? Le seul livre de tout mon secondaire, dont j'ai le souvenir de l'avoir vraiment lu, vrai de vrai pour vrai, c'est Khéops. Un récit biographique sur un chien pisteur. Je me souviens d'avoir vaguement lu des Stephen King, des Ruth Rendell (en 2e secondaire) mais en bout de ligne, comme ils avaient trop de pages ... et pas d'images non plus, je tournais les pages plus pour me faire du vent que de découvrir ce qu'elles contenaient vraiment. Au dernier jour de 5e secondaire, c'est toujours don'plate lire ... sauf peut-être le cahier des sports de La Presse.
Cependant, il y a eu un déclic. Petit mais qui allait avoir des répercussions immenses sur les prochaines années. Dans la classe de français (salut G. G.), il était afficher sur la grande armoire métallique les droits imprescriptibles du lecteur qu'avaient élaboré Daniel Pennac. Révélation ! On pouvait aimer lire mais sauter des pages. On pouvait aimer lire mais ne pas le terminer. On avait même le droit de pas lire. Révélation vous dis-je. Pour une fois que je lisais quelques choses qui me ressemblait, qui me parlait à moi le lecteur endormi. J'allais éventuellement me le taper avidement au cégep.
Arrive ce cégep donc ... Encore et toujours des livres obligatoires à lire ... et qui dit obligatoire dans mon cas à cette époque, dit long et plate.
Je me souviens de Fanfan ... pas mal ... la Route au tabac ... zzzzzz ... Des souris et des hommes ... ah tiens pas mal ... La fée carabine ... que diable était-ce ? mais pourtant supportable. Des pièces de théâtre aussi, mais rien de bien bien marquant. Pourtant, je me souviens à la fin de la 2e session, la coop du cégep a fait une grande vente. 50% sur tous les livres. J'y ai fait une razia (dont Comme un roman de Pennac) : des romans, des livres de philo, de la poésie, des pièces de théâtre. De quoi garnir l'unique tablette de mon gigantesque petit 1 et demi. Il me restait à les lire ... Chose que je ne fis pas vraiment. La poussière a tranquillement commencer à s'accumuler sur les tranches. Par contre, les 10 droits croupissaient toujours dans ma tête secrètement retranchés dans un coin de mon cerveau.
Arrive l'intermède universitaire (puisque je "retourna" au cegap) ... Encore des lectures toutes aussi inintéressantes les unes que les autres mais comme il semble que ce soit un mal nécessaire, je me les tapais d'une oreille.
Arrive cependant le moment où une de mes amies m'offre un livre ... Un quoi ?
Un livre ... La liberté n'est pas une marque de yogourt de Pierre Falardeau. Cool ... J'ai toujours été un fan de Falardeau ... J'imaginais donc qu'en plus de faire de bons films, il écrivait pas pire. Je l'ajoute à ma bibliothèque. Et il a fini par faire comme les autres, soit jaunir et accumuler la poussière. Jusqu'au jour où, la session universitaire s'est terminée et que j'ai eu du temps à perdre durant mes heures de diner du boulot. Lire ? Pourquoi pas ? Le livre de Falardeau ... ce serait peut-être pas pire ... Y'a des images ...
Je m'y suis plongé et grand déclic dans mon cerveau. J'étais capable de lire des livres pour le simple plaisir de lire, de m'évader quelques minutes, quelques heures. Je pouvais les choisir, les renier au besoin ou les rejeter tout bonnement. J'avais le choix. Enfin.
Depuis ce jour, je lis vraiment, ca fait quoi à peine 10 ans. Et je travaille avec les livres quotidiennement dans ma p'tite mais très chouette bibliothèque d'école secondaire.
Et je ris toujours quand j'entends de mes élèves qui lèvent le nez sur les livres ... ils changeront peut-être d'avis ... mais ils ne le savent pas encore ...
1 commentaire:
Pour donner le goût a mon neveu (10ans) de lire parce que pour lui lire, c'est lire sur internet, lollll mais il a juste 10 ans, j'espère qu'un jour il aura vraiment le goût de lire .... Je te laisse le lien de mon blog, pour donner le goût: http://lestourneursdepage.blogspot.com/
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