samedi 30 décembre 2006

Et autre choses

Monter en Abitibi, offre la possibilité extraordinaire de lire pendant quelques heures. J'apporte toujours trois ou quatre livres à découvrir. Souvent des petits, une centaines de pages, comme je les aime. Et je viens de terminer un vrai petit bijou. Choses qu'on dit la nuit entre deux villes de Francis Dannemark. Une plume allumée, réfléchie, épurée. Cent pages exactement de purs délices et dès la première page on est séduit :

"- Je me sens léger comme une virgule dans un sous-titre, tout en bas, sur le plus grand écran du monde. Si vous vous approchez un peu, à deux, on va faire un point-virgule.
- C'est une proposition ? fit-elle en riant.
- Non, une ponctuation."

Un grand poème à la manière d'un petit roman.

St-Lambert, -40

13 heures plus tard en comptant les arrêts.

Vous arrivez à St-Lambert.

Pas celui huppé de la rive-sud montréalaise. L'autre. Celui au bout du rang, bien caché dans son Abitibi. Celui pour lequel vous devez avoir une loupe pour le repérer sur une carte du Québec. Si, si. Prenez votre carte. Suivez, à partir de Montréal, la 15 vers le haut. Bientôt ce sera la 117, puis Mont-Laurier, le parc de la Vérendrye, Val d'Or. Suivez toujours la même 117 vers Rouyn. Continuez ensuite vers le nord. Vous trouverez La Sarre. Ca fait déjà un bout non. Eh bien, il vous reste environ deux secondes à parcourir à dos de loupe vers les nord-ouest pour trouver ce petit village (qui, au dernier décompe était peuplé d'environ 216 âmes et dont le bottin téléphonique tient désormais sur une seul page 8½ par 11 dactylographiée).
Avant d'y arriver, vous croiserez Dupuy et si vous regardez bien vous passerez rapidement sur St-Lambert-de-Desmeloizes. Si vous êtes rendus à Normétal, vous êtes trop loin. Redescendez, passez go et réclamez deux épinettes.

C'est ici que depuis quelques années, je passe mon jour de l'an. Tradition oblige. Il y a toujours quelques choses d'exotique à reprendre cette route et croiser des villages aux noms aussi farfelus que sympatiques : Rapide-Sept, Palmarolle, Taschereau, Dubuisson, La Reine, Colombourg. C'est plein de noms de la sorte. On s'attend toujours à découvrir quelques choses de nouveau ou tout simplement à laisser remonter les souvenirs. J'attendais encore avec impatience la pancarte juste avant Val d'Or annoncant la radio CHUT FM ou ma belle-mère (c'est elle qui vient de ce coin de pays) qui se rappelait qu'elle ne pouvait dormir jadis dans l'auto ou l'autobus avant d'avoir passé la rivière des Outaouais dans le parc ou qui se réveillait juste à temps pour la voir si par malheur elle dormait.
Et on espère toujours retrouver le vrai frette, un -25, -30, solide sans humidité avec la neige qui fait scouik sous les pas et non pas splouche. Ca c'est l'Abitibi ... avec les bottes de poils aussi ... bien au chaud.
Et au bout du chemin, toujours, la belle famille que l'on rejoint. 15 dans une petite maison de 6 pièces. Une gang qui jase au salon, l'autre qui joue au toc, aux cartes dans la cuisine et les plus petits enfants qui rigolent, qui passent d'une pièce à l'autre et qui pensent à leurs prochains mauvais coups.

Ne restera plus qu'à reprendre la route tranquillement et inversement le 1er janvier pour retrouver nos vieux "runnings".

dimanche 24 décembre 2006

mardi 19 décembre 2006

Mots d'élèves ... dans une bibliothèque 5

"Ben ... dans ce livre-là ... ben ... vous pouvez voir les Alpes canadiennes ..."

C'est pas loin de Moose Jaw ...

Et dire que certains craignaient de perdre les Rocheuses ... imaginez perdre les Alpes en plus ...

Mots d'élèves ... dans une bibliothèque 4

"Y'a des tortures qui sont pas toujours le fun !"

Vraiment ?
Ben coudon' !

lundi 18 décembre 2006

Pince-je-me-re-je ?

Le grandissime Time magazine à parler : nous sommes la personnalité 2006 de l'année. Les bloggeurs et leurs lecteurs, les yeuteurs de You Tube, les envoyeurs de videos sur le même site, les partageurs de musique (entres autres) de My Space et autres révolutionneurs du genre. Nous avons tous, à notre façon, forgé l'image de l'année 2006.

Comme quoi le monde change et que tous autant que nous sommes pouvons maintenant aspirer à le changer, un peu, beaucoup, à la folie. Le vieux rêve de l'humanité finalement. C'est la "version" 2.0 d'Internet qui nous permet d'y accéder.

C'est un peu comme cette citation de Proust tirée de la citation suivante tirée du livre "La bulle de Tiepolo" de Philippe Delerm que je suis en train de lire :

"Proust, apprends-moi à dire le monde selon moi, moi qui sens le monde selon moi."
Un nouveau pouvoir.

Faudra par contre s'ajuster. Cela revient à ce que je racontais il n'y a pas si longtemps sur les élèves et l'instantanéité. On s'attendra maintenant à informer, à être commenter à la seconde près. Nous devrons surveiller nos moindres faits et gestes pour ne pas que l'une de nos gaffes ou de nos savantes citations ne se retrouve partager avec la planète entière. Nous devrons nous attendre à ce que des moments "youtube" soient créés de toutes pièces pour espérer passer à la postérité. Chaque instant pourra devenir immortel.

15 minutes de gloire ...

Warhol avait sans doute raison ...

jeudi 14 décembre 2006

Mots d'élèves ... dans une bibliothèque 3

Dans un oral en français où les élèves devaient vendre un livre coup de coeur.

"Ce livre a à peu près 322 pages !"

Certains jours il en contient plus et d'autres moins ... c'est selon.

mercredi 13 décembre 2006

Mots d'élèves ... dans une bibliothèque 2

"Fiez-vous pas au-dessus du livre, allez r'garder le "lendos" c'est ben mieux! "

mardi 12 décembre 2006

Pas bête le monsieur !

J'ai entendu ça ce matin à Énergie de la voix de Martin Cloutier.

Le monsieur est vraiment pas fou ... quoique parfois c'est une évidence mais les évidences sont toujours bonnes à se remémorer ...



LES RÈGLES DE BILL GATES


Voici les règles que Bill Gates recommendent aux enfants... dès 11 ans !

  • La vie n'est pas juste, il faudra vous y faire.

  • Le monde se fiche de votre estime personnelle. Le monde s'attendra à ce que vous réalisiez quelque chose avant que vous ne vous sentiez bien dans votre peau.

  • Vous ne toucherez pas 40 000 $ par année immédiatement en sortant du secondaire. Vous ne serez pas vice-président d'entreprise avc un téléphone dans votre voiture avant d'avoir gagné et mérité les deux.

  • Si vous pensez que votre professeur est sévère, attendez d'avoir un patron.

  • Être plongeur dans un restaurant n'a rien d'humiliant. Vos grands-parents utilisaient un terme différent pour décrire ce genre de boulot, ils appelaient ça "s'ouvrir des portes".

  • Si vous vous retrouvez dans le pétrin, ce n'est pas la faute de vos parents, alors vous ne vous plaignez pas de votre sort et tirez-en plutôt les leçons nécessaires.

  • Avant votre naissance, vos parents n'étaient pas aussi ennuyeux qu'ils le sont aujourd'hui. Ils sont devenus comme cela à force de payer vos factures, de laver vos sous-vêtements et de vous écoutez raconter à quel point vous êtes cool. Alors, avant de penser sauver la forêt équatoriale des parasites de la générations de vos parents, essayez de mettre un peu d'ordre dans votre propre chambre.

  • Votre école a peut-être cessé de distinguer les gagnants des perdants, mais pas la vie. Dans certaines écoles, ils ont éliminé la note de passage et ils vous donneront autant de chances que vous voulez avant de trouver la bonne réponse. Cela n'a ABSOLUMENT rien à voir avec la vraie vie.

  • La vie n'est pas divisé en semestres. Vous n'êtes pas en vacances tout l'été et très peu d'employeurs sont intéressés à vous aider à vous retrouver. Faites cela pendant vos temps libres.

  • La télévision n'est pas représentative de la vraie vie. Dans la réalité, les gens doivent quitter le restaurant et retourner travailler.

  • Soyez gentil avec les "nerds". Il y a de fortes chances que vous finissiez par travailler pour l'un d'entre eux.
  • lundi 11 décembre 2006

    MarioHamster


    ...
    Mes hamsters de jadis n'étaient pas aussi habiles
    ...

    Besoin d'une lanterne ? C'est dans l'allée 7 !

    Je vous ai jadis au temps de naguère (des tuques) parlé que j'étais allé à une journée de formation (qui en soit était l'assemblée annuelle de l'APSDS). Vrai n'est-ce pas ? Eh bien durant cette journée, le premier interventant à venir nous parler était M. Martin Lessard un associé en planification stratégique chez InPix à Montréal. Son dada : l'effet d'Internet sur nos cultures. Comprendre, ce qu'Internet change dans notre façon de concevoir le monde. Une présentation particulièrement éclairante, édifiante et qui a remis en perspective ma façon de voir la relation de mes élèves avec Internet.

    Comme ils vivent dans un monde où l'instantanéité est reine et maitre, à partir du moment où ils doivent attendre pour obtenir une information, c'est la panique. Je le réalise à tous les jours depuis. Si la réponse ne vient pas tout de suite : panique. Si un ordinateur est plus lent que ce qu'il devrait être : panique. S'ils doivent soudainement se mettre à chercher dans un livre et qu'en l'ouvrant, ils ne trouvent pas automatiquement : panique.

    Pourtant, ils devraient être au fait de leurs habitudes de recherche. C'est plutôt rare de les voir trouver l'information en criant clavier. Plus souvent qu'autrement, ils se doivent de crier le dictionnaire au complet avant de trouver une information pourtant simple (le site de Walt Disney par exemple). Le problème réside souvent dans le choix de leurs mots, dans l'orthographe qu'ils emploient et dans le choix de leurs outils de recherche. L'autre problème, c'est que personne ne leur a jamais montré comment chercher. On les dit nés avec un ordinateur au bout des doigts, peut-être vrai, mais lorsqu'on les regarde utiliser Internet, on a parfois l'impression du contraire. De là l'importance de leur donner de bons outils. De là l'importance des techniciens en documentation qui doivent maintenant ajuster leur tir et devenir non plus seulement des guides pour la recherche dans les livres mais aussi avec les outils web. Trouver de nouvelles astuces pour les guider, comme par exemple ajouter dans le catalogue des bibliothèques des sites de qualité déjà évalués qui seront utiles à leurs recherches. Bref, c'était un peu ça le message que M. Lessard et qui m'a repositionné par rapport à mon métier.

    Le seul point qui m'a agacé (remarquez que j'ai peut-être mal compris), c'est qu'il semblait grandement agacé par les blogues personnels. Ceux où monsieur et madame tout le monde écrit ce qui leur passe par la tête, de la météo aux chicanes de bozo le clown, un blogue comme celui que vous êtes en train de lire finalement. J'ai senti qu'il ne nous portait pas dans son coeur préférant plutôt faire l'apologie des blogues de professionnels où on apprend vraiment quelque chose. En fait, plus j'écris, plus je pense qu'il a, en quelque sorte, raison. Certains blogues sont plus utiles que d'autres. Mais ça en prend aussi qui ne se prennent pas au sérieux et qui le font pour le simple plaisir d'écrire, pour se divertir et écrire sur n'importe quoi. Comme quoi même dans bloguosphère ça prend des Céline Dion et des Pierre Lapointe.

    dimanche 3 décembre 2006

    J'ai les oreilles en choux-fleurs







    De la musique neuve pour quelques heures de plaisir. Mon appareil auditif jubile.

    Neige et valises


    Je ne pensais pas que mon pleurnichage de jeudi s'assecherais aussi vite. Vendredi 8h30 à Montréal, la pluie se change en neige. Et aujourd'hui, elle y est sans doute pour de bon. Je respire de mes nouveaux poumons fraîchement dégagés.

    Ceci écrit, revenons tout de go à ce vendredi, je n'ai pas pris ma 45. Je me suis dirigé dans le sens inverse pour une journée d'information de l'APSDS. Prochaine station Longueuil-Université-de-Sherbrooke.

    Je m'engage dans l'antre "métroïsante" longueuiloise, sans appréhension, pour traverser le fleuve et me rendre jusqu'à Berri où je devrai m'arrêter. Y aller lentement. Pourquoi se presser. Ce vendredi matin, je faisais l'éloge de la lenteur parce que tout le monde allait vite. Jadis, je faisais comme les autres usagers du métro. Je marchais le plus rapidement possible comme si on me poursuivait ou que je faisais mon jogging matinal. Je devais arriver le premier sur le quai. Ce matin, non. Lenteur absolue. Un pied doucement posé devant l'autre.
    J'ai fini par arriver à ma destination. Pas le dernier mais presque. Je prenais le temps d'humer l'odeur caractérisque et presque réconfortante des freins du métro. Malgré tout, je suis arrivé en avance. Trop en avance. Comme j'allais à la Grande Bibliothèque, le meilleur lieu pour attendre est la Station centrale, le terminus d'autobus, juste en face.
    J'arpente nochalemment, je circule, je "zyeute". Québec, Rouyn, Mont-Laurier, Gaspé, New York, Boston. Je fais semblant d'attendre. Je fais le voyageur. Je me prends à rêver d'un autre ailleurs, de partir en voyage. De prendre ma valise pour aller n'importe où. Le bon vieux "nowhere". L'envie est forte. Aller chercher ma douce, remplir une valise en moins deux, oublier nos brosses à dents, revenir au terminus et choisir une direction. N'importe laquelle on verra. Juste quelques jours. Juste pour décrocher et se déstabiliser.

    9h sonne. Prochaine direction : l'autre côté de la rue.

    En attendant.

    Vraiment ?


    J'ai mal dormi
    Stéphane est chef
    Le souper est prêt.