lundi 10 novembre 2008

Conte d'horreur post halloween

Jeudi soir dernier, 17h45.
Faisait froid.
Faisait noir.
Je n'étais pas beau à voir.
La tête et les épaules basses, les pieds lourds, à croire qu'on les avaient enchaînés.
J'étais prêt.
J'étais condamné.
Je devais me résigner.
Après de multiples tentatives de J., elle a réussi à m'envoyer sur La chaise. Plus aucune possibilité pour moi d'y échapper.
J'embarque dans le véhicule noir. Embrayage. C'est parti.
La route sera longue.
Je tourne finalement le coin. Je monte. La lumière blanche m'éblouis. Je comprends ce qui m'attends. C'est le moment.
Elle me dit viens t'asseoir. Ce ne sera pas long. Dans une heure tout sera fini.
Je dis oui madame ou mademoiselle je ne sais plus. Peu importe, au point où j'en suis.
La chaise est beige, froide, inconfortable. La lumière toujours aussi blanche.
Je tremble. La sueur perle sur mon front. J'ai le gros orteil fuyant. Il veut sortir au plus sacrant.
Impossible.
Elle me passe la chaine autour du cou. L'attache solidement. Aucune possibilité de m'échapper. L'enfer approche.
Une dernière signature. Mon consentement.
Les instruments sont en place. Ma tortionnaire aussi.
Ouvre grand. Ca va piquer un peu. Après tu ne sentiras plus rien.
Effectivement, je ne sens rien. Je ne bouge plus.
Crounch. Crick. Ploc (ploc?), crounch plus sonore. Je n'ai plus souvenir de rien. Je ferme les yeux.
J'entends bling dans le réceptacle métallique.
Je suis amputé.
Reste l'autre.
Je ne sens toujours rien. Rien de rien. Pourtant mon gros orteil pointe toujours vers la sortie avec l'espoir de s'en sortir vivant emportant, espère-t-il ce qui restera de moi.
Re-crounch. Re-crick. Pas de bloc. Sors la scie. La lumière devient de moins en moins blanche et de plus en plus rouge. Il faut couper.
Elle s'acharne. C'est moins facile que prévu.
Le pied sur mon front. Elle tire. Tire encore. J'ai la marque de sa chaussure bien imprimée entre mes deux sourcils.
Dans un ultime effort, elle extirpe son due. Son sourire est gigantesque. Presque démoniaque. Le mien n'existe pas. Je ne sens toujours rien.
Bling final. Victoire.
Moi je gis sur la chaise. La bouche ouverte. Deux dents en moins. Complètement gelé. J'ai rien senti.
Gros orteil peut fuir avant qu'elle n'y prenne trop de plaisir. Mais il sait que ce n'est pas tout à fait fini.
Nous nous reverrons. Et je sais qu'elle gagnera encore. Elle restera avec deux autres morceaux de mon humanité que j'ai si fièrement portés depuis plus de 30 ans.
Mais je n'ai rien senti pendant l'extraction. J'ai même ri comme jamais. Elle est vraiment fantastique. Si tous les tortionnaires étaient comme elle, le monde souffrirait mieux.
Mais il semble que ce soit le prix à payer pour être moins sage.

C'est un mauvais conte pour une expérience que l'on ne veut pas vivre. Mais impossible de le regretter. Le traitement est royal. Merci G., A et A.
Si vous voulez souffrir avec le sourire ... cliquez ici lorsque vous en aurez besoin.
Sans blague, c'est plus plaisant d'aller là que d'aller chez au garage !!

En terminant ... l'extraction n'est pas souffrante. C'est la guérison qui l'est. Mais heureusement, il y a l'ibuprofène ! Merci Ibu de me permettre de dormir pas trop mal !

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