lundi 11 décembre 2006

Besoin d'une lanterne ? C'est dans l'allée 7 !

Je vous ai jadis au temps de naguère (des tuques) parlé que j'étais allé à une journée de formation (qui en soit était l'assemblée annuelle de l'APSDS). Vrai n'est-ce pas ? Eh bien durant cette journée, le premier interventant à venir nous parler était M. Martin Lessard un associé en planification stratégique chez InPix à Montréal. Son dada : l'effet d'Internet sur nos cultures. Comprendre, ce qu'Internet change dans notre façon de concevoir le monde. Une présentation particulièrement éclairante, édifiante et qui a remis en perspective ma façon de voir la relation de mes élèves avec Internet.

Comme ils vivent dans un monde où l'instantanéité est reine et maitre, à partir du moment où ils doivent attendre pour obtenir une information, c'est la panique. Je le réalise à tous les jours depuis. Si la réponse ne vient pas tout de suite : panique. Si un ordinateur est plus lent que ce qu'il devrait être : panique. S'ils doivent soudainement se mettre à chercher dans un livre et qu'en l'ouvrant, ils ne trouvent pas automatiquement : panique.

Pourtant, ils devraient être au fait de leurs habitudes de recherche. C'est plutôt rare de les voir trouver l'information en criant clavier. Plus souvent qu'autrement, ils se doivent de crier le dictionnaire au complet avant de trouver une information pourtant simple (le site de Walt Disney par exemple). Le problème réside souvent dans le choix de leurs mots, dans l'orthographe qu'ils emploient et dans le choix de leurs outils de recherche. L'autre problème, c'est que personne ne leur a jamais montré comment chercher. On les dit nés avec un ordinateur au bout des doigts, peut-être vrai, mais lorsqu'on les regarde utiliser Internet, on a parfois l'impression du contraire. De là l'importance de leur donner de bons outils. De là l'importance des techniciens en documentation qui doivent maintenant ajuster leur tir et devenir non plus seulement des guides pour la recherche dans les livres mais aussi avec les outils web. Trouver de nouvelles astuces pour les guider, comme par exemple ajouter dans le catalogue des bibliothèques des sites de qualité déjà évalués qui seront utiles à leurs recherches. Bref, c'était un peu ça le message que M. Lessard et qui m'a repositionné par rapport à mon métier.

Le seul point qui m'a agacé (remarquez que j'ai peut-être mal compris), c'est qu'il semblait grandement agacé par les blogues personnels. Ceux où monsieur et madame tout le monde écrit ce qui leur passe par la tête, de la météo aux chicanes de bozo le clown, un blogue comme celui que vous êtes en train de lire finalement. J'ai senti qu'il ne nous portait pas dans son coeur préférant plutôt faire l'apologie des blogues de professionnels où on apprend vraiment quelque chose. En fait, plus j'écris, plus je pense qu'il a, en quelque sorte, raison. Certains blogues sont plus utiles que d'autres. Mais ça en prend aussi qui ne se prennent pas au sérieux et qui le font pour le simple plaisir d'écrire, pour se divertir et écrire sur n'importe quoi. Comme quoi même dans bloguosphère ça prend des Céline Dion et des Pierre Lapointe.

2 commentaires:

Martin Lessard a dit...

J'aime bien le mot "panique". C'est peut-être ce que vit quelqu'un qui se retrouve dans une situation de perte de référence.

Ce qui est étonnant, c'est pourquoi la vitesse et la simplicité est devenu leur référence. L'acquisition d'information ou de connaissance n'est pas nécessairement simple et rapide.

Mais comme vous êtes sur le terrain, vous êtes plus en mesure de les aider à mieux manipuler les outils pour au moins enlever une partie de leur "souffrance".

Pour ce qui est des "blogs personnels", je n'ai rien contre en particulier, je suis plutôt pour. C'est la "chronique" de notre monde contemporain et on en a besoin. (voir mon billet sur la société des chroniqueurs).

Par contre, dans un cadre rigoureux et académique, c'est du bruit (sauf évidement si l'objet de la recherche est la matière brute des opinions). Je pense que dans le contexte de la conférence et le public auquel je m'adressais et le public que vous servez, j'ai l'impression que la connaissance validée est l'objectif premier.

Le niveau de confiance du public face à une information est directement lié à la validation de l'information par des autorités. Dans le contexte de la bibliothéconomie, j'aurais pensé que les blogs persos sont des sites "d'opinions" qui ne représentent pas toujours des pensées nécessairement structurées, exactes, pertinentes qui s'écartent des lieux communs.

Remarquez, que c'est justement ce qui m'intéresse dans les blogs perso. Mais à titre personnel, comme quand on discute librement dans un café.

Dans un cadre structuré, ce n'est plus un blog, une opinion, mais bien l'opinion publique, la moyenne qui me semble posséder une valeur (pour un chercheur en sciences humaines). D'où peut-être ma remarque qui ne se voulait pas condescendant, je l'espère...

Marc Antubiotique a dit...

En fait, j'admets, après avoir lu votre réponse, que j'avais oublié cette partie de réflexion (celle ou l'information tirée des blogues personnels est utilisée sans validation pour alimenter un travail de recherche) que vous aviez émise. Il semble bien que j'ai omis d'enregistrer cette information. Merci de m'avoir rafraîchis la mémoire et surtout d'avoir pris le temps de répondre.
Quant à ces petits et grands mousses que je côtoie quotidiennement, j'espère que nous saurons à notre manière les guider vers les bons outils. La réflexion que vous m'avez "forcée" à entreprendre sera sans doute très formatrice pour les prochaines séances d'informations sur les outils de recherche que j'ai l'habitude de déjà de donner et que j'aurai à reprendre prochainement.
Présentement, le contexte veut qu'elles ne soient données qu'aux élèves de 4e et 5e secondaire dans le cadre d'un travail de recherche. Malheureusement, le temps qui m'est alloué est plus que restraint (plus ou moins 30 minutes) pour les guider correctement. Remarquez que c'est déjà un début et que les résultats sont sommes toutes significatifs.
Mais à voir comment se comporte la nouvelle cohorte d'élèves arrivant du primaire, il y a urgence. Il faudra rapidement rectifier le tir et les orienter vers les bons outils et les mettre en garde contre les autres comme Wikipedia. Ils sont utiles mais pas parfaits, hélas.